Bonjour à vous, écoliers de Cherbourg,
nous sommes les élèves de CM1b de l’école de Coubalan et nous allons vous présenter notre école.
Coubalan est un village assez important, situé dans la région de la Casamance, non loin du fleuve du même nom. Il est desservi par une piste en latérite qu’empruntent les bus et surtout les motos, car elle n’est pas toujours praticable pour les voitures légères.
Notre village est cerné par la mangrove qui attire de nombreux oiseaux. Il y a eu des attaques de crocodiles près du fleuve, mais c’était il y a longtemps.
Nos parents cultivent le riz, mais uniquement pour leur propre consommation (il y en a peu, on préfère ne pas le vendre) et aussi les arachides, le maïs, le mil, les haricots et l’oseille. Sophie est venue nous rendre visite à la période de récolte des arachides. On adore les grignoter crues ou grillées.
Coubalan est jumelé avec Cherbourg depuis assez longtemps et certains de nos maîtres sont déjà allés en France. Surtout, grâce à l’aide de Cherbourg, nous disposons d’un forage qui donne de l’eau fraîche et potable à toute l’école, et qui nous permet d’entretenir un petit jardin.
Notre école comporte deux classes par niveau et le CM1b a 29 élèves. Nous avons classe le matin de 8 heures 30 à 13 heures 30, et les après-midi de 15 heures à 17 heures.
La langue d’enseignement est le français. Dans la cour, nous parlons le plus souvent en joola, même si certains élèves sont locuteurs d’autres langues, comme le wolof.
Après l’école, la plupart des élèves suivent les cours de soutien à l’école sous les manguiers : une initiative des étudiants de Coubalan qui apportent leur aide bénévolement.
Sophie est venue travailler avec nous début novembre. Elle s’intéresse au joola fogny, qui est la variante du joola qui a déjà été officiellement transcrite. Notre maître, Ernest Diatta, est originaire d’Oussouye où on parle le kassa. Moussa Badji, qui est le maître des CPa, est locuteur du joola fogny, et il est venu aider à la collecte de contes. Le premier jour de l’atelier, chacun a raconté ce qu’il avait récolté.
Aminata Fofana a raconté l’histoire de Coumba l’orpheline (en wolof).
Aïssatou Badiane a raconté l’histoire de l’étranger accusé (en français).
Mamadou Badiane a raconté l’histoire de la conquête de la femme (en joola).
On a ainsi écouté quatorze contes et c’est l’histoire racontée par le maître Moussa Badji qui a été choisie finalement : une histoire de génie qui se fait passer pour un handicapé.
Durant le reste de la semaine, on a réalisé certaines illustrations du conte. Pour cela, on s’est inspiré des graphismes senoufo que Sophie avait apportés.
On a aussi appris la chanson de la grenouille, et on a encore raconté des histoires dans la langue de notre choix.
On a travaillé toute la semaine en petits groupes, sous le manguier de la cour. Il y fait beaucoup moins chaud que dans les classes.
Au Sénégal, on monte le drapeau sur le mât le lundi matin, et on le descend le vendredi, en chantant l’hymne national.
Un des jeux qu’on aime consiste à reconnaître les camarades en ayant les yeux bandés.On aime aussi jouer à « concong » (sorte de 123 soleil), à l’élastique et au foot.
Sortie du vendredi.
Monsieur Moussa Diatta, le directeur de l’école, avec sa famille qui a accueilli Sophie.
Le repas du midi : poisson du fleuve, riz et huile de palme toute rouge.
Il y a plusieurs animaux dans la cour, comme ces chevreaux d’un jour. Les maisons sont faites en briques avec de la terre prise sur place.
Madame Binta Sané, adjointe au maire, a longtemps enseigné le joola fogny. Elle a accepté de transcrire notre conte.
C’est le week-end : on a des devoirs à faire.
On aide aussi aux travaux de la maison :on s’occupe des animaux domestiques, on les nourrit, on passe le balai, on s’occupe de la vaisselle et du linge. Les familles catholiques vont à la messe.
On joue. On regarde la télé et on dispute des matchs de foot. Le soir, on apprend les leçons.
On espère que cette lettre vous donnera envie de nous répondre, et que vous serez heureux de partager le conte avec nous.
À bientôt !
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